Surfaces
. Installation - Lithographies - Formats variables
. 2016 / 2017
> protocole, aléatoire, transposition, matérialité, paradoxe, installation…
Il s’agit d’une installation de lithographies, souhaitant mettre en avant la matérialité de la pierre lithographique au travers de son impression.
En effet, la pierre que nous utilisons comme médium d’impression est issue de carrière de calcaire sub-lithographique dont la caractéristique est d’être réactive aux substances grasses ou maigres. Il existe une grande variété de pierres par leur taille, couleur, forme, volume...et elles ont aussi chacune un vécu (fissures, cassures...).
Ainsi, j’ai souhaité en utilisant cette caractéristique chimique et commune à toutes les pierres (gras/maigre) mettre en avant toutes les particularités physiques de chacune d’elles.
Pour cela, c’est le séchage progressif de la surface de la pierre et sa réactivité au gras et maigre qui permet d’obtenir l’image imprimée. Comme ce phénomène est aléatoire et indépendant de moi, chaque impression est différentes. Cependant, on retrouve d’une impression à l’autre certaines constantes qui sont ces caractéristiques physiques.
Aussi, comme je le disais au début, je souhaite montrer la matérialité de la pierre, or la pierre a deux faces : l’utilisée et son dos. C’est pourquoi j’ai imprimé ces deux surfaces au recto et au verso du papier.
C’est d’ailleurs ce paradoxe qui m’intéresse entre la masse/pesanteur et le volume de la pierre opposées mais reliées avec celui du papier et de sa légèreté. Le médium et le support d’impression qui ont une maniabilité très différentes mais que je rapproche par cette transposition du volume de la pierre sur celui du papier. Car en effet, il ne s’agit pas d’un simple mimétisme de la pierre par le papier mais plutôt d’une transposition/adaptation.
Aussi cette pesanteur et densité caractéristique des pierres organisent leur rangement dans l’atelier lithographique, justifiant cette présentation, à l’image d’une bibliothèque créant un rythme au travers de la diversité des impressions. En effet, j’ai choisi de présenter ce travail telle une installation, l’estampe faisant partie d’un tout au delà de son statut d’épreuve imprimée. La façon dont les impressions sont installées ( perpendiculaires au mur) permet de voir son recto et son verso sans être manipulées et avec la même ‘‘importance’’.
Ainsi, l’enjeu de ce travail d’impression, est le fait que le sujet n’est plus extérieur/indépendant mais est le médium et l’outil lui-même.
